L’état de l'IA tricolore, entre espoirs et défis
Vous vous demandez comment la France se positionne dans le paysage mondial de l'intelligence artificielle ? Dans cet épisode d'« AI Experience », nous recevons Mehdi Triki, Head of Public Affairs au Hub France IA. Avec lui, vous découvrirez les enjeux de la souveraineté numérique, les défis de financement pour les startups françaises et les perspectives d'avenir de l'IA en France. Plongez dans les coulisses de l'écosystème français de l'IA et explorez les initiatives visant à promouvoir une IA responsable et éthique. Ne manquez pas cette occasion d'en savoir plus sur les tendances actuelles et les défis à venir.
Mehdi Triki est Head of Public Affairs au Hub France IA depuis 1 an et demi. Il a pour mission de développer l’ensemble des relations et collaborations avec les partenaires publiques et institutionnelles du Hub France IA. Il officie en tant que porte-parole de l’association.Il a été chargé de mission en intelligence artificielle à la Direction Générale des Entreprises au Ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sous la Direction de Christel Fiorina et Romain Bonnenfant puis Consultant en Stratégie en Secteur Public chez Capgemini Invent sous la direction d’Etienne Grass.
Mehdi Triki
Head of Public Affairs
Julien Redelsperger : « Et pour cela, j'ai le plaisir d'être accompagné par Mehdi Triki qui est Head of Public Affairs au Hub France IA, qui est une association à but non lucratif accélérant le développement et l'adoption d'une IA responsable, éthique et souveraine. Aujourd'hui, nous allons donc parler d'IA, de French Tech, de startups tricolore et de souveraineté digitale. Bonjour Mehdi, merci de participer à cet épisode d'AI Experience. Comment vas-tu ? »
Mehdi Triki : « Bah écoute, merci Julien, ça va très bien. »
Julien Redelsperger : « À l'heure où on enregistre cet épisode, tu rentres tout juste du salon VivaTech, donc j'imagine un peu fatigué aussi. »
Mehdi Triki : « Ouais, un peu fatigué, mais ça va, j'ai eu le temps de me remettre de mes émotions. »
Julien Redelsperger : « Alors tu vas peut-être notamment pouvoir nous expliquer un peu ce que tu as vu à VivaTech au niveau des grandes tendances, etc. Mais avant qu'on commence, Mehdi, est-ce que tu peux juste nous présenter rapidement le Hub France IA ? Qu'est-ce que c'est et surtout à quoi ça sert ? »
Mehdi Triki : « Bah écoute, le Hub France IA, c'est relativement simple. Comme tu l'as dit, c'est une association à but non lucratif. On a été créé en 2017, donc à l'époque par des startups, des grands groupes qui étaient au début du terreau de ce qu'est l'intelligence artificielle actuellement, en tout cas l'écosystème français. On n'était pas beaucoup au début, bien entendu. Aujourd'hui, on est 200. Donc ça a beaucoup changé. Notamment l'année dernière, on a eu plus de 100 membres quasiment. Donc on est vraiment sur une très très très grosse croissance en termes de membership côté Hub France IA. Pourquoi ? Parce qu'on a un écosystème qui est très dynamique depuis l'arrivée de l'intelligence artificielle générative, on le sait. Et aussi parce que petit à petit, on commence à avoir des profits qui sont très différents. C'est-à-dire qu'au début, Hub France IA, pour t'expliquer, on avait surtout des startups et des grands groupes. Maintenant, on commence à avoir aussi, on va dire, des structures qui sont un peu à côté de l'écosystème, qui sont plus en position d'accompagnant. Tu vas avoir aussi quelques collectivités qui commencent à rentrer au Hub. Je ne peux pas en dire plus parce qu'on va faire une annonce officielle sur le sujet dans les quelques jours qui viennent. Et aussi des fonds d'investissement. »
Julien Redelsperger : « Et donc le but du Hub, c'est quoi ? C'est de promouvoir, d'accompagner, de mettre en lumière toutes les initiatives françaises à base d'IA. »
Mehdi Triki : « Exactement. C'est ce qu'on fait au Hub France IA. Et concrètement, notre objectif, c'est vraiment d'aider à accélérer l'adoption de l'intelligence artificielle sur le tout, plus tissu économique français et aussi européen, bien entendu. On a aussi une fibre européenne via une fédération qui s'appelle European IA Forum, dont on fait partie et dont on est créateur. »
Julien Redelsperger : « Et comment ça s'intègre avec, je pense, notamment l'initiative French Tech ? Est-ce que vous êtes en lien ? Est-ce que c'est complémentaire ? »
Mehdi Triki : « Pas du tout. On n'est absolument pas, en fait, pour clarifier la chose, on n'est pas financé par le gouvernement français. On n'a pas de vocation, on n'a pas de mission gouvernementale. Donc, du coup, on vient plus en soutien, en accompagnement. On est une sorte de catalyseur, on va dire, de l'adoption de l'intelligence artificielle. J'aime bien utiliser ce mot-là. On est aussi un tiers de confiance pour les startups de l'écosystème, bien entendu qu'ils sont nos membres. Ça leur donne un certain type de stamp of approval pour dire qu'on est membre du Hub France IA, on est legit. C'est un peu ça l'idée. »
Julien Redelsperger : « OK, parfait. Alors concrètement, toi, le but, évidemment, c'est de promouvoir l'image de la France et l'expertise de la France en matière d'IA. Selon toi, quels sont les principaux défis que la France doit relever, notamment pour garantir sa souveraineté numérique face aux grands géants de la tech, de l'IA qui sont principalement américains aujourd'hui ? »
Mehdi Triki : « Ils sont multiples. Déjà, tu as le sujet de la recherche, pour moi, qui est un peu la pierre angulaire, un peu la base de tout ça. En recherche, on est bon en France. On a toujours été bon. D'ailleurs, on n'a qu'à voir le nombre de docteurs français qui rayonnent actuellement dans l'intelligence artificielle. On peut parler de Yann LeCun, qui est le directeur de l'intelligence artificielle chez Meta. Sur la partie recherche, il y a un vrai sujet. On est vraiment fort sur le sujet. Mais il y a des efforts à faire, bien entendu, toujours et constamment sur, déjà, comment est-ce qu'on réussit à retenir un peu les cerveaux sur la recherche. Pas que dans la recherche, bien entendu, aussi dans le monde professionnel. Ça, c'est un premier sujet, le sujet de la rétention des cerveaux, le sujet de la créativité, au final. Et aussi, bien entendu, on a une suite, bien entendu, d'autres sujets qui sont plus importants que la recherche, derrière. Je peux te parler très rapidement. Tu as la question de l'infrastructure, qui est quand même relativement cruciale, notamment dans un paradigme où on voit émerger de plus en plus de solutions en intelligence artificielle générative. L'intelligence artificielle générative, ça demande énormément de puissance de calcul pour entraîner des modèles. Et entraîner des modèles, ça veut dire, effectivement, avoir des supercalculateurs, avoir de la puissance de calcul, avoir des GPU. Et c'est aussi un sujet, bien entendu, qui est absolument crucial, absolument fondamental si on veut rester dans la course. Et après, tu as le sujet, enfin tu as un sujet double, on va dire, le sujet économique, purement économique, qui est, un, le sujet de l'investissement, et deux, le sujet du positionnement. Le sujet de l'investissement, c'est surtout pour réussir à faire grandir nos startups, faire en sorte qu'elles passent de startup à scale-up, puis de scale-up potentiellement à société cotée en bourse, si cela d'aventure serait possible. Et au-delà de ça, sur la question du positionnement, c'est surtout à mettre en regard, en fait, de ce qui se passe côté américain. C'est quelque chose que je dis assez souvent, mais les américains, ce qu'ils font très bien, parce qu'ils ont des géants de la tech, c'est adresser le segment B2C, en fait. Par contre, ce qui est intéressant, c'est nous, comment on réussit à se positionner, comment on réussit à adresser le marché B2B, parce que le marché B2C, dans tous les cas, pour moi, c'est, enfin, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un marché perdu, mais on y est presque. »
Julien Redelsperger : « Est-ce qu'aujourd'hui, c'est difficile, selon toi, de créer une start-up à base d'IA en France ? Est-ce qu'il y a des contraintes fortes ? Est-ce que c'est plus difficile en France qu'ailleurs, par exemple ? »
Mehdi Triki : « En fait, tu vois, c'est intrinsèquement lié à cette question de financement. Je ne vais pas te mentir, sincèrement, c'est un sujet pour moi qui est absolument fondamental. Après, sinon, sur tout le reste, nous, enfin, voilà, une fois de plus, comme je l'ai dit, sur la recherche, on est quand même très bons. On a de très bonnes écoles, on a de très bons centres de formation. Absolument rien à dire sur le sujet. Après, derrière, effectivement, sur toute la partie infra aussi, ça peut aller, on va dire, mais pas si mal l'outil, en tout cas. Par contre, effectivement, sur la question du financement, là, on a un vrai sujet. On a un vrai sujet. »
Julien Redelsperger : « Les entreprises, membres du Hub, t'en parlent, justement, de ces questions de financement, de ces difficultés d'accès à des fonds ? »
Mehdi Triki : « Oui, alors, ça dépend, tu vois. Il y en a qui ont des… En fait, ça dépend du niveau de maturité de la start-up que tu vas avoir en face de toi. Les start-up qui vont juste commencer à tâtonner, commencer à avoir, ah, j'ai une idée. Ah, bah déjà, trouver un cas d'usage, ça va être bien plus important pour eux, plutôt que d'essayer de commencer à se projeter sur du financement, etc. Pour avoir des fonds sur, voilà, développement de plusieurs cas d'usage, potentiellement de scaling, etc. Donc, en fait, ça dépend de la taille de ta start-up. »
Julien Redelsperger : « Tu disais tout à l'heure, en introduction, quand tu présentais le Hub, que vous avez eu plus d'une centaine de membres là depuis quelques mois, depuis un an, je crois. Est-ce que le boom de l'intelligence artificielle générative a changé un peu votre manière de travailler, votre manière de construire votre réseau et d'accompagner les entreprises ? »
Mehdi Triki : « Ah, bah forcément. Enfin, c'est inévitable. On est forcément obligé d'accompagner les grandes tendances. Après, ce n'est pas la seule chose qui a transformé, en réalité, notre façon d'approcher les choses. Il y a aussi la question de l'environnement, il y a aussi la question des actes, bien entendu, qui sont, pour moi, on va dire les trois grands questionnements, les trois grandes thématiques qu'on doit toujours garder en tête. Quand on parle d'IA maintenant, c'est le cadre réglementaire, c'est l'intelligence artificielle générative, bien entendu, et aussi la question environnementale qui est quand même relativement... »
Julien Redelsperger : « D'accord, ok. Et si on se projette un peu dans le futur, comment est-ce que tu vois l'évolution de l'IA en France au cours des deux, trois, cinq prochaines années ? Je sais que c'est difficile d'aller au-delà, mais tu as vu un peu ce qui s'est passé ces dernières années, tu vois toutes les tendances, tu étais au Salon Vivatec, je le rappelle, il y a quelques jours. Où est-ce qu'on s'en va ? À quoi ça va ressembler l'IA en France dans cinq ans ? »
Mehdi Triki : « Dans l'industrie, j'ai envie de te dire. C'est surtout là où je le vois, enfin moi en tout cas, de ce qu'on a dans notre écosystème et de ce qu'on peut voir dans l'industrie, aussi vers, bien entendu, les sujets relations clients et supply chain, surtout. Pour moi, c'est vraiment là où il y a des choses à faire parce que c'est là où les cas d'usage sont les plus concrets, les plus facilement réplicables. Donc c'est là où on va potentiellement avoir du passage à l'essai qui est possible. Donc c'est là où il y a du développement forcément. C'est pour moi ce que tu peux faire là. »
Julien Redelsperger : « Quand tu dis industrie, supply chain, tu penses à quoi ? C'est la maintenance prédictive, IoT ? »
Mehdi Triki : « Maintenance prédictive, oui, mais parce que tu vois, nous on a pas mal de startups qui font ça en fait. On a énormément de startups qui font ça. Et là, concrètement, pour te parler un peu de nos startups, les startups qu'on a au web, c'est des fournisseurs d'intelligence artificielle. Donc c'est-à-dire qu'ils produisent eux-mêmes leur modèle d'intelligence artificielle. Donc concrètement, là où tu vois des solutions souveraines en France qui existent, c'est surtout là. Surtout dans ce domaine. Après, bien entendu, tu as le phénomène IAG aussi. On ne peut pas le cacher. Et le phénomène IAG, il va être adressé par des startups, par aussi des grands groupes qui vont se baser peut-être plus sur des modèles. Alors, en fonction de leur décision, on espère qu'elle sera plutôt française ou européenne, mais aussi sur des modèles américains. Mais c'est déjà le cas, d'ailleurs, pour certains grands groupes. Mais voilà, sur la question de l'IAG, bien entendu, on commence à avoir des Mistral qui sont incontournables, bien entendu. Mais tu vas aussi avoir des All-On-AI, tu vas aussi avoir Giscard, etc. Lighton aussi, bien entendu, je viens de vous le dire. Donc, bien entendu, sur l'IAG, il y a un développement et il y a de l'attraction qui est forte. Il va y avoir de l'attraction business qui sera sûrement très, très forte dans les années à venir. Après, voilà, sur l'IAG, comme sur toutes les techno de manière générale, il y a un phénomène qui est décrit, ce qu'on appelle la courbe de Gartner, qui est la courbe de Lifestyle. C'est que forcément, quand le sujet IAG est arrivé, il y a eu un très gros intérêt, un très fort intérêt sur à quoi ça sert. Mais c'est génial, c'est nouveau, c'est super, etc. Puis après, petit à petit, on se dit bon, alors l'IAG pour tout, est-ce que c'est vraiment une solution ? Pas forcément. Donc, du coup, voilà, est-ce que délaisser la partie Machine Learning, Deep Learning, est-ce que c'est forcément une très bonne idée ? J'en suis franchement pas sûr et pas convaincu. Par contre, effectivement, il y a aussi un moment où potentiellement on atteint le plateau de productivité, le fameux plateau de la productivité. On se dit voilà, maintenant, on sait ce qu'est l'IAG, réellement, on connaît à peu près les cas d'usages que ça peut adresser. Et dans ce cas-là, très bien, on sait quoi faire de la techno. Donc, pour moi, il y a encore un petit phénomène de hype encore actuellement. »
Julien Redelsperger : « Et dans les entreprises qui rejoignent le hub, est-ce que ce sont des entreprises ou des startups qui ont été créées récemment en mode AI by design ou est-ce que ce sont des entreprises existantes qui ont rajouté une couche d'IA, notamment d'IA générative, parce que c'était tendance ou parce qu'il y avait vraiment de vrais besoins ? »
Mehdi Triki : « Alors, nous, Hub France IA, effectivement, comme je te l'ai dit, on est plus orienté de fournisseurs de solutions d'intelligence artificielle. Donc, c'est-à-dire des personnes qui créent de l'intelligence artificielle, pas des personnes qui rajoutent des... »
Julien Redelsperger : « Ça veut dire quoi ? Tu peux expliquer ? C'est quoi des entreprises qui créent de l'intelligence artificielle ? »
Mehdi Triki : « Une entreprise qui crée de l'intelligence artificielle, c'est-à-dire qui va créer un modèle propre, donc, qui va le créer pour, en fait, potentiellement fournir derrière une solution d'intelligence artificielle. Très simple. Et alors que, effectivement, a contrario, on va avoir, par exemple, je ne sais pas, un groupe qui fait du SaaS et qui, demain, va rajouter à sa solution une bride IAG. OK, très bien, fine, mais ce n'est pas votre cœur de métier. Après, attention, bien entendu, on a aussi des startups, on a aussi des grands groupes qui font ça, bien entendu, chez nous, et on est tout à fait OK avec ça, parce que dans tous les cas, c'est aussi de l'IA. »
Julien Redelsperger : « Et selon toi, quelles sont les principales difficultés que les startups françaises peuvent rencontrer en matière de développement ou d'adoption de l'IA aujourd'hui ? On a du financement tout à l'heure, mais est-ce qu'il y en a d'autres, d'autres difficultés ? »
Mehdi Triki : « J'ai envie de te dire, ça dépend de ce que tu entends par startup française, parce que tu vois, si on parle de startups qui sont fournisseurs d'IA, comment manient l'IA ? J'ai envie de te dire, c'est un peu leur cœur de métier, c'est un peu de ça qu'on dit. Je pense qu'à mon avis, c'est bien plus intéressant, tu vois, plutôt de parler des grands groupes, comment réussir à, en fait, dire aux grands groupes, surtout, d'aller vers des solutions françaises d'intelligence artificielle. Pour moi, à mon avis, le vrai sujet, il est plus là, plutôt que de se dire quelles sont les problèmes dans l'adoption et le développement de l'IA en France pour les startups. Les startups qui font de l'IA, elles savent plus ou moins comment servir, elles l'ont au moins adopté si elles ont envie de faire ça. Donc, voilà, allons plus sur la question des grands groupes, j'ai envie de te dire, et de se dire comment on réussit à activer la commande publique, la commande privée pour faire en sorte que nos grands groupes se misent de solutions d'intelligence artificielle françaises. »
Julien Redelsperger : « Est-ce qu'aujourd'hui, selon toi, il y a encore une problématique d'acculturation, de formation autour des sujets d'IA dans les entreprises, notamment dans les grands groupes ? »
Mehdi Triki : « Absolument, et d'ailleurs, j'ai envie de te dire, c'est peut-être le sujet de formation le plus compliqué à adresser. Parce que, tu vois, au final, j'ai envie de te dire, c'est plutôt simple de se dire demain, on va former des data scientists, etc. C'est quelque chose qu'on sait faire. Par contre, demain, prendre un grand groupe et se dire maintenant, on se forme tous, tous les employés à l'intelligence artificielle générative, ça c'est un autre défi. Parce que, voilà, c'est-à-dire, par exemple, à l'échelle de groupes type L'Oréal et LVMH, on est sur plein des dizaines de milliers d'employés. Donc, c'est-à-dire réussir à acculturer tout le monde au sein de la boîte. Alors, acculturer, il faut une fois de plus savoir de quoi on est en train de parler. Est-ce que c'est juste faire une formation simple pour, au moins que la personne, l'employé cerne demain de ce qu'est l'intelligence artificielle, comment est-elle pu l'utiliser ? Donc, ça, vous avez déjà des modèles de formation qui existent. Mais voilà, c'est vraiment ce sujet-là, pour moi, qui est en fait le plus compliqué à craquer actuellement. C'est comment demain réussir à acculturer massivement les professionnels. »
Julien Redelsperger : « Dans tes rencontres, toi, avec des professionnels, est-ce qu'il y a encore des sceptiques ? Est-ce qu'il y a encore des personnes qui disent, bon, c'est pas très important, je verrai ça plus tard ou tout le monde est vraiment à fond dans la vague de l'IA ? »
Mehdi Triki : « On va dire que c'est mitigé, c'est-à-dire que, bien entendu, pour les startups qu'on a et les grands groupes qui sont AI enthusiasts, si je peux me permettre cet anglicisme, il n'y a pas de problème, mais effectivement, il peut y avoir plus, j'ai envie de te dire, plus du côté TPE, PME ou ETI, on va dire, dans l'industrie. Là, c'est un peu plus complexe parce que, alors déjà, il y a le sujet de potentiellement toutes sortes de fractures numériques qui pourraient exister entre deux pans de l'économie qui seraient à la partie TPE, PME, ETI classique, plus startups grands groupes qui n'ont absolument aucun problème à se doter de personnes compétentes sur le sujet de l'intelligence artificielle. Après, voilà, c'est pour moi un sujet qui est complexe. »
Julien Redelsperger : « Et comment vous, au niveau du Hub, France IA, est-ce que vous essayez d'adresser justement cette question de fractures numériques, de formation ? Qu'est-ce que vous faites pour faire monter en compétence les entreprises françaises en matière d'IA ? »
Mehdi Triki : « Alors nous, on travaille en fait avec le programme France Num, qui est un super programme du ministère de l'économie, qui vise en fait à réduire effectivement cette fracture, en travaillant avec des acteurs comme nous, avec les CCI, et plus aussi dans les localités directement. Et en plus de ce travail qu'on a avec France Num, de collaboration et de participation à leurs activités, on a aussi bien entendu Pakea, qu'on a avec la région Ile-de-France depuis 2019. Là, on est arrivé à notre centième projet un peu plus tôt dans l'année, où en fait l'objectif du Pakea, c'est de proposer en fait une TPE ou PME française, de la région Ile-de-France, parce qu'on le fait avec la région Ile-de-France, de mettre un premier pied dans l'IA avec un fournisseur d'intelligence artificielle, donc Startup, qui est un membre du Hub France IA. Et donc concrètement, en fait c'est une collaboration qui va naître entre d'un côté le fournisseur de solutions d'intelligence artificielle et de l'autre côté la TPE PME. »
Julien Redelsperger : « Est-ce que tu as quelques success stories à partager justement sur les startups françaises ou les entreprises françaises membres du Hub ? »
Mehdi Triki : « J'en ai trois à te partager potentiellement. Après, pour faire un petit call back à ce qui s'est passé pendant VivaTech, pendant VivaTech, enfin en amont de VivaTech, j'ai travaillé avec les Echos, avec Yves Villagines plus précisément, sur en fait une sorte de liste des startups françaises d'intelligence artificielle à suivre. Donc c'est quelque chose que vous pouvez retrouver assez facilement sur les Echos d'entrepreneuriat. Et dans ces dix, effectivement moi il y en a trois dont je peux te parler, parce que je les connais relativement bien. D'un côté tu as Diagrams qui fait de la maintenance prédictive du code en industrie. Donc Diagrams c'est 1,2 million de levées cette année. Donc ils sont sur une belle dynamique. Pas mal, c'est un bon début. Après, on peut aussi parler de XXII qui fait de la computer vision, qui est quand même relativement connue. William Eldin notamment, qui est relativement local et très actif dans l'écosystème IA. »
Julien Redelsperger : « Absolument, et d'ailleurs j'en profite pour dire que j'ai interrogé William dans le cadre d'un précédent épisode d'AI Experience que vous pouvez retrouver en ligne, où on parle de surveillance augmentée, et de vision par ordinateur. »
Mehdi Triki : « Donc là, cette année, je crois qu'il faut 22 millions de levées avec un fonds BPI de mémoire. Et il y en a une troisième dont j'aime bien te parler. Alors pas forcément parce qu'il y a tout de suite une réussite financière derrière, mais parce que la solution me plaît énormément. Ça s'appelle Beink Dream, qui d'ailleurs a participé à "qui veut être mon associé", c'est un télécrochet, qui passe sur une chaîne française que je ne connais pas. Elle a une solution qui est super intéressante. En gros, c'est un assistant via IA Générative à dessin. En fait, tu dessines, tu as griffonné par exemple, je ne sais pas, un organe. Voilà, par exemple, le rein. Et derrière, grâce à l'IAG, ça te permet de sortir un dessin super classe et super bien fait de ton rein, etc. Et donc, du coup, bien entendu, avec le modèle, tu peux avoir plusieurs solutions potentiellement. Soit, par exemple, je ne sais pas, un truc pour le médical ou alors plus graphique, etc. Et en fait, tu vois, ça a plein d'applications et ça a plein de potentiels dans plein de différents types d'activités. »
Julien Redelsperger : « Donc, tu dessines sur une feuille de papier et après, avec ton téléphone, tu scales. »
Mehdi Triki : « Je crois qu'ils ont une plateforme directement sur laquelle tu peux dessiner, etc. Donc, voilà. Ou alors, peut-être qu'ils font ça. J'ai pas encore testé leur alpha, mais c'est à peu près ça l'idée de la solution. Et j'ai trouvé ça super bien. »
Julien Redelsperger : « Est-ce que tu es optimiste sur l'écosystème IA français aujourd'hui, quand tu le compares aux Américains, aux Chinois, à d'autres pays ? »
Mehdi Triki : « J'ai envie de te dire, c'est un peu un de mes devoirs en tant que représentant de l'écosystème français. Si on commence à dire le contraire, si nous on commence à dire, oh là là, ça va pas bien, etc. Non, je pense qu'il faut être lucide. Ça va bien. On n'est pas totalement à la traîne, mais bien entendu, on est quand même un cran de ça. D'un côté, des Américains et de l'autre aussi potentiellement des Chinois. Les Chinois, on ne sait pas encore trop ce qu'il y a. Sur les Américains, oui, bien entendu. Après, j'ai envie de te dire, c'est toujours une question de la place que tu prends dans le marché. Et comme je l'ai dit, c'est une question de positionnement, mine de rien. »
Julien Redelsperger : « Est-ce qu'on peut estimer que le segment B2B est compliqué à adresser ? »
Mehdi Triki : « Actuellement, oui. À un moment donné, il ne faut pas se leurrer. Mistral essaie de le faire et Mistral le fait d'ailleurs plutôt bien, même plutôt très très bien. Et ils s'en sortent. Mais la partie B2B, c'est là où il faut accélérer. Et c'est là où on a des chances de faire pas mal de trucs super intéressants. Et oui, je n'ai pas de réserve sur le fait que la France ait quand même eu une sacrée dernière. »
Julien Redelsperger : « Est-ce que le fait que les grands acteurs américains du type Google, Amazon, Microsoft, etc. proposent des LLM, des modèles d'IA générative qui sont souvent utilisés par les startups françaises, est-ce que c'est un problème pour toi pour développer justement un écosystème souverain ? »
Mehdi Triki : « Pour les startups qui sont fournisseurs de solutions d'intelligence artificielle, forcément ils ne les utilisent pas. Mais effectivement, pour les startups ou les grands groupes qui vont avoir besoin d'un modèle d'intelligence artificielle pour avoir, je ne sais pas, un service en plus, une solution en plus, c'est compliqué. Après, une fois de plus, j'ai envie de te dire, c'est toujours pareil. Ça dépend à quoi il sert ton IAG. Si ton IAG, une fois de plus, elle est plus adressée au B2B, bataille cardiaque j'ai envie de te dire. Bon, c'est peut-être un peu défaitiste de ma part de dire ça, mais quand même, sauf si tu es Mistral. Mais par contre, sur le B2B, je pense qu'il y a pas mal de choses à faire. Et je vais te le répéter jusqu'à la fin de ce podcast, le B2B, le B2B. »
Julien Redelsperger : « C'est vraiment pour toi, le positionnement, la priorité ? »
Mehdi Triki : « Voilà. Non, c'est sur le B2B. Il n'y a pas de formulaire sur le sujet. »
Julien Redelsperger : « Il y a quelques semaines, l'Europe a été le premier territoire, continent à légiférer sur l'intelligence artificielle avec l'IA ACT. Comment est-ce que vous, vous avez suivi un peu ces développements, ces actualités et comment ça impacte à la fois ton travail, mais également l'accompagnement que tu fournis aux entreprises ? »
Mehdi Triki : « Écoute, très bonne question, d'autant plus que c'est un sujet sur lequel moi, j'ai directement travaillé, étant donné ma qualité de Head of Public Affairs côté France IA. En gros, je suis très trivialement le lobbyiste du Hub France IA. Et concrètement, on a surtout travaillé en amont, parce que c'est là où il y a eu plus d'échanges, bien entendu, et c'est là où potentiellement on avait déjà une première version du texte, on avait plus de matière, en fait. Et c'est là où on avait plus de leviers. Donc, bien entendu, on a fait passer nos idées via un position paper et aussi en se prenant à la Commission européenne, au Parlement européen et en discutant avec les rapporteurs du texte. Donc ça, ça a été le premier sujet. Maintenant, voilà, on a, on avait un IA ACT qu'on sentait plus ou moins inévitable. On savait que le texte allait aboutir, qu'il allait être voté, c'était une certitude, c'était plus du tout fil blanc, sincèrement. Maintenant, la vraie question, c'est comment on fait pour aider les startups demain à être plus ou moins en ordre de bataille, à se mettre plus ou moins en ordre de bataille le jour où l'IA ACT sera mis en application et en travail en vigueur. Donc là, tu vois, c'est une autre paire de manches et c'est ce qu'on essaie de faire actuellement. On est en train de constituer des équipes en interne, on est en train de constituer un groupe de travail en interne. »
Julien Redelsperger : « Ce que je veux dire, c'est est-ce que c'est un sujet important pour les entrepreneurs ? Est-ce qu'ils sont conscients qu'il y a eu l'IA ACT ? Est-ce qu'ils sont conscients qu'il va y avoir des impacts sur leur business ? »
Mehdi Triki : « Oui, oui, absolument. Et d'autant plus que nous, on avait, c'est un truc dont je ne t'ai pas parlé, on avait fait une étude d'impact avec des partenaires européens sur potentiellement quels seraient les impacts directs de cet IA ACT sur l'économie européenne et sur les startups européennes. Et bien entendu, le constat est très mitigé, c'est-à-dire que potentiellement, avoir un cadre réglementaire, ça peut être, on va le dire, un avantage concurrentiel sur un marché mondial parce qu'on se dit, ah bah oui, il y a un cadre réglementaire, donc les IA qui sont proposées par des startups européennes, parce que là, du coup, il s'agit d'un cadre réglementaire, on va être plus éthique, on va respecter un certain nombre de cadres qui vont sécuriser en fait directement le consommateur et à l'aune de cet IACT, on peut se dire potentiellement que ça peut rassurer les gens parce qu'il y a énormément de peur dans l'opinion publique concernant l'intelligence artificielle, c'est quelque chose qui ne peut pas être éludé. Par contre, après, derrière, la vraie question, c'est aussi le point que ça a rendu l'économie qui est un peu moins marrant, déjà, un, perte de capitaux, ça c'est une certitude. »
Julien Redelsperger : « C'est une crainte que vous avez, oui ? »
Mehdi Triki : « Oui, oui, c'est pas que c'est une crainte, c'est surtout la crainte de l'écosystème. C'est une étude qu'on a fait en sondant le système européen. Donc l'écosystème européen, bien entendu, peur de cet IA ACT et de l'accueil, pas forcément de la meilleure des manières, sans être totalement sceptique, attention, mais voilà, c'est quelque chose qu'il faut prendre en compte. On sait potentiellement que ça va avoir un retentissement sur notre compétitivité. Après, derrière, si c'est un sujet qui est bien bordé, si en termes de compliance, c'est pas trop lourd financièrement pour les startups, ça ne va pas tuer l'écosystème, ça c'est une certitude. Donc en fait, c'est ça, pour commencer la question. Donc les coûts, est-ce qu'ils ont été évalués ? Oui, mais une fois de plus, c'est pas quelque chose qui peut être fiable à 100% et qui peut être totalement prédit. »
Julien Redelsperger : « Est-ce que selon toi, on est pas un peu dans la même dynamique qu'avec le RGPD en 2018, le règlement général pour la protection des données, où pareil, ça suscitait pas mal de craintes, de questionnements, puis au final, ça s'est plutôt bien passé, non ? »
Mehdi Triki : « Bah ouais, moi j'ai envie un peu de te dire ça, mais de manière générale, c'est pas notre caractéristique, on est français, on est des pessimistes avant tout, et on est des râleurs. Mais non, enfin voilà, tu vois, il faut se dire que prenons cette contrainte-là pour une force, et tournons-le sur le truc, surtout de se dire, voilà, nous, on est éthique, nous, on respecte un certain nombre de choses qui vont sécuriser le consommateur demain. »
Julien Redelsperger : « Est-ce que dans le futur, on pourrait voir, par exemple, des labels associés à des intelligences artificielles, par exemple, dire "une IA européenne, peut-être qu'elle est plus responsable, plus éthique, plus durable qu'une IA développée ailleurs" ? »
Mehdi Triki : « Oui, absolument. Absolument. Après, il n'y a pas, enfin, tu vois, ça c'est une question plus sur la question CSRD, au final. Et après, j'ai envie de te dire, c'est aux mains des startups, et aux mains des personnes qui ont créé les labels demain. C'est ça. Moi, je pense qu'à mon avis, avant le sujet de la labellisation, parce que, voilà, le sujet arrivera sûrement après les IA Act, posons-nous la question de l'IA Act, parce que l'IA Act impose déjà un cadre relativement fort, être complète de l'IA Act, c'est déjà quand même pas mal. C'est déjà quand même un sacré label, tu vois, en termes de responsabilité, etc. Demain, oui, tu peux aller encore plus loin, tu peux toujours aller plus loin, et d'ailleurs, au final, j'ai envie de te dire, la labellisation, c'est une fois de plus aussi un outil d'avantage concurrentiel. Mais voilà, pour l'instant, je pense que c'est un peu prématuré. »
Julien Redelsperger : « Dernière question pour toi, Mehdi, qui est quand même au quotidien avec des startups, des entrepreneurs. Quel conseil est-ce que tu pourrais donner aux jeunes entrepreneurs, enfin jeunes ou moins jeunes d'ailleurs, mais qui souhaitent se lancer dans l'IA aujourd'hui ? Conseils, bonnes pratiques, erreurs à éviter peut-être, si on veut créer une startup à base d'IA aujourd'hui ? »
Mehdi Triki : « Déjà, de un, lancez-vous. Non mais réellement, attends, mais le lancez-vous, c'est pas trop une blague, parce que déjà de un, il y a un vent favorable. Quand il y a un vent favorable, il faut y aller. C'est une certitude. Bien entendu, on peut assez facilement se retrouver sur un marché qui est bouché, mais il faut quand même y aller. Donc ça, c'est la première des choses. En plus, moi, j'ai envie de te dire, le truc du lancez-vous, c'est d'autant plus vrai que moi, j'ai travaillé sur le sujet de l'IA, j'ai commencé à travailler sur le sujet de l'intelligence artificielle à la fin de mes études. Donc j'ai travaillé au ministère de l'Économie, à la Direction Générale des entreprises à Bercy. Et à l'époque, il y avait tellement moins d'aides, il y avait tellement moins d'acteurs pour accompagner les entreprises. Enfin, c'était tellement moins de financement. C'est le jour et la nuit. Donc aujourd'hui, tu sens qu'il y a un vent favorable. Entre 2018 et 2024, ça a quand même énormément changé. En 2018, il y avait déjà la stratégie nationale pour l'intelligence artificielle. C'est vrai que Guilhem a posé les bases et après, ça avait été repris par la Direction Générale des entreprises, qui a nommé un coordonnateur national pour l'intelligence artificielle. POSC a été occupé par Renaud Vedel, qui est actuellement d'ailleurs le directeur de cabinet de Marina Ferrer, la secrétaire d'État au numérique. Et puis maintenant, qui est occupé par Guilhem avant Renaud et avant Guilhem, il y avait Bertrand Payet, qui est maintenant à la CNIL. Donc pour te dire que toutes ces personnes, elles ont pris ce poste-là. Et puis maintenant, ça essaie de marquer partout dans l'administration, même sur les financements. »
Julien Redelsperger : « Donc lancez-vous, c'est le premier conseil. Il y a un vent favorable, il faut se lancer. Deuxième conseil ? »
Mehdi Triki : « Après, deuxième conseil, plutôt dans les écueils, dans les choses à ne pas faire, évitez les solutions un peu toutes faites, un peu trop bien trouvées. J'ai envie de te dire, c'est-à-dire, moi je fais de l'IAG et la solution derrière, elle est un peu bouchée, on va dire. C'est quelque chose qu'on voit quand même assez souvent. C'est-à-dire, au final, juste une brique d'IAG dans une solution. Pas forcément la meilleure des choses à faire. Et après, bien entendu, c'est vraiment le sujet que j'ai envie de dire, enfin, qui moi en tout cas me reste en tête. Trouvez rapidement un cas d'usage. Trouvez très très rapidement un cas d'usage. Parce que sinon, vous allez brûler tellement de cash. Et vous allez vous trouver avec une bonne idée, mais qui est soit inapplicable, soit pas réplicable, etc. Faut penser à ça, faut penser au cas d'usage et au passage à l'échelle. Parce que sinon, potentiellement, votre solution d'intelligence artificielle ne servira à rien, malheureusement. Et des fois, ça arrive. C'est pas qu'elle ne servira à rien, mais elle servira à un tout petit marché. Et un tout petit marché, tu gagnes un très petit profit. Si vous êtes très performant, vous êtes très bien pluggé avec tous les acheteurs, potentiellement, votre solution, là, ça va. Vous allez avoir, bien entendu, une poche de cash, une poche business assez importante. Mais sinon, c'est dur. Donc, qualifiez bien les cas d'usage que vous pourriez utiliser, et pensez au passage à l'échelle. »
Julien Redelsperger : « Parfait. Eh bien, écoute, c'est bien noté Mehdi. Merci beaucoup. Alors, à la fin de chaque épisode, l'invité du jour doit répondre à une question posée par l'invité précédent. En attendant d'écouter la tienne, je te laisse écouter celle de Michel Brébion, qui est fondateur et directeur associé de l'agence marketing B2B, Winbound. On écoute sa question. »
Michel Brébion : « Eh bien, écoute, ma question, c'est comment l'IA va transformer le métier du prochain invité de ton podcast ? »
Mehdi Triki : « Alors, c'est terrible parce que moi, j'ai un métier vraiment, tu vois, dans lequel, enfin, l'impact de l'intelligence artificielle, et j'ai envie de te dire, l'unité. En fait, tu travailles pour promouvoir l'IA, pour aider les gens à utiliser l'IA et les entreprises. C'est ça. Donc, c'est-à-dire que demain, parce que je suis en train de réfléchir, c'est-à-dire que demain, hormis faciliter ma vie de tous les jours, c'est-à-dire m'écrire un compte rendu, etc. Mais ce qui est déjà le cas, c'est pas possible. Enfin, tu vois, j'ai envie de te dire, c'est un peu pareil pour tous les métiers, les métiers de tête, c'est-à-dire qu'ils demandent de l'humain, ils demandent une réflexion. »
Julien Redelsperger : « Et puis toi, tu es sur la connexion humaine, les interactions, le réseau. »
Mehdi Triki : « C'est ça quoi, tu vois. Enfin, c'est un peu complexe. Sauf si demain, tu crées un robot IA qui fait que tu mettes l'IA à ta place. Mais bon, c'est pas encore arrivé. J'ai pas envie d'avoir un métier triti version Terminator, qui s'occupe des affaires publiques du Hub France IA. »
Julien Redelsperger : « Donc finalement, c'est ceux qui travaillent dans l'IA qui sont le moins susceptibles d'être blessés par l'IA. »
Mehdi Triki : « Ah ouais, tu sais, je suis pas sûr. Mais écoute, c'est une question d'abstraction qui me paraît un peu complexe à craquer pour moi. En tout cas, particulièrement pour moi. »
Julien Redelsperger : « Ok, écoute, pas de problème, c'est noté. Alors à toi à présent, Mehdi. Quelle question est-ce que tu aimerais poser au prochain invité ? »
Mehdi Triki : « Bah écoute, la question est relativement simple. Elle est en même temps terriblement complexe à poser. Penses-tu que les acteurs politiques pourraient faire plus pour le financement des startups et scale-up de l'IA ? Si oui, comment ? »
Julien Redelsperger : « Ok, bah écoute, je prends la question. Effectivement, c'est pas simple. Mais je pense que je vais avoir des bonnes réponses sur le sujet. Écoute, bah merci beaucoup de ta participation, Mehdi. Je te rappelle que tu es Head of Public Affairs au Hub France IA. Merci d'avoir participé à ce podcast. »
Mehdi Triki : « C'est moi qui te remercie, Julien. »
Cette transcription a été réalisée par un outil d'intelligence artificielle. Elle n'est peut être pas 100% fidèle au contenu d'origine et peut contenir des erreurs et approximations.